Et si pour progresser en char,                       on fermait les yeux

 

Et si pour progresser, on fermait les yeux….

Quelle drôle d’idée, sans la vue, on est foutu, vous dîtes-vous ... 

 

Mais ne compter que sur ses yeux, c’est faire l’impasse sur tout un ensemble de sensations qui sont riches d’informations sur notre position dans l’espace et sur le milieu environnant. 

 

Et puis tout le monde sait bien qu’en char à voile, les lunettes protègent les yeux mais deviennent vite assez « opaques » quand on roule dans une flaque d’eau et que le sable vient ensuite s’y déposer. 

 

On ne reviendra pas sur les bienfaits de l’effet peeling naturel du visage mais pour la vue, on peut faire mieux. .Voilà donc pourquoi, la vue ne doit pas rester notre seule source d’information.

 

Comme dans toute pratique sportive, le pratiquant va passer dans sa progression par trois phases qui vont lui permettre peu à peu de devenir autonome, responsable et efficace.

 

Dans un premier temps, on est centré sur soi, ensuite on est centré sur son char avant de passer à l’étape où on est « décentré » et donc ouvert à toutes les informations qui proviennent de soi, de l’engin, du milieu et des autres.

 

On comprend mieux pourquoi, être à l’écoute de ce que l’on perçoit et de ce que l’on ressent aide à agir ou réagir à bon escient. 

 

Que va-ton chercher à ressentir ? tout ce qui est lié à la propulsion et à l’équilibration du char.

 

Et ce qui influe sur l’équilibration et la propulsion du  char c’est le vent apparent.

Le vent apparent est le vent ressenti dans un véhicule en déplacement. 

Il est le produit du vent réel et du vent vitesse (crée par le déplacement).

Le vent apparent va donc différer du vent réel en direction comme en force.

 

La particularité du char à voile, par rapport au dériveur, c’est qu’il peut aller plus vite que le vent. Le char crée son propre vent et roule avec le vent qu’il crée. 

C’est le cas quand le vent réel et le vent vitesse sont orientés dans la même direction. 

Ce n’est pas le cas, par vent arrière quand le vent réel et vent vitesse sont opposés et donc s’annulent.

 

Le vent vitesse est en fait, un vent « artificiel » produit par le déplacement du char dans le sens opposé au sens de déplacement. Donc si le char est arrêté ce vent n’existe plus

 

Ce qui explique qu’on peut être amené à lâcher sa voile pour ralentir mais aussi pour accélérer (cf boite de vitesses d’une voiture), 

A l’arrêt, puisque le vent vitesse est nul, on tire progressivement sur la voile comme on passerait les vitesses d’une voiture, pour peu à peu accélérer.

En revanche quand le char est lancé, on maintient la vitesse en bordant sa voile. Dès qu’on a de la vitesse, ce qui compte ce n’est plus le réglage des voiles mais c’est le pilotage, c’est-à-dire l’orientation du char par rapport au vent.

 

Récapitulatif de quelques sensations

 

 Je ressens ça

C'est qu'il se passe ça.....

 ou que je suis positionné comme ça

Je vais donc réagir comme ça

J'avance lentement et mon char à tendance à lever

 

Je suis au près

la force latérale est forte, la force propulsive est faible, la roue a tendance à se lever

J’agis principalement au palonnier

 

 Je vais vite, sur trois roues et mon char à tendance à chasser

 

Je suis au portant ( largue et vent arrière)

Là, la force propulsive est forte, la force latérale est faible,

Attention, pas d'actions brusques en particulier au niveau du palonnier,

Sinon gare aux dérapages 

 

Mon char ralentit

 

Soit je suis dans une zone de mou

Soit le vent a molli

Je choque (lâche)

ou

Je lofe (je me rapproche du vent)

 

Je touche une risée (survente)

 

Je ne veux pas faire lever mon char pour exploiter au maximum le vent.

Je choque puis je borde

ou

Je lofe et j'abats

 

Je n'ai pas de sensations à l'écoute

 

C’est l’heure de ma sieste

Ou

Je suis engourdi par le froid

Je diminue le nombre de brins 

 

Je fais un peu de gym tonic avant d’embarquer sur le char

et je prévois  l’achat d’un thermolactyl

 

Je suis éjecté du char

sans ménagement

Je me retrouve

Seul sur le sable

les yeux dans l'eau,
mon rêve était trop beau

 Je chante aussi fort que je peux

 

Je fais appel à un ami

 

Je vais garder les yeux fermés

Histoire de rêver encore un peu

 

 

Derniers conseils : 

Pour démarrer, l’orientation idéale c’est Travers au vent 

 

Quand on doit virer 

Si on est « au près »,  le virage doit être serré, pour changer de direction sans perdre trop de vitesse afin de favoriser la relance du char.

Le virage sera plus large, si on est sur des allures de portant.

 

Et pour s’arrêter, pas de problème on se met face au vent.